Participation du Ceerrf au groupe de recherche ENPHE
Le Research Group de l’ENPHE publie un article sur l’apprentissage de l’EBP en formation kiné ! “Exploration approfondie de l’impact de l’EBP sur la formation kinésithérapeutique”
Suite au séminaire de printemps de l’ENPHE en 2022, une partie de l’équipe du Research Group de l’ENPHE s’est donnée comme projet de réaliser une revue concernant l’efficacité des méthodes d’apprentissage de l’EBP lors du cursus de formation initiale. Ce travail a duré environ 18 mois et s’est finalisé par une publication (qui est en lien en fin de post). Les auteurs sont :
- Arben Boshnjaku (University “Fehmi Agani”, Gjakova, Kosovo)
- Solveig A. Arnadottir (University of Iceland, Reykjavik, Iceland)
- Adrien Pallot (CEERRF, Saint-Denis, France)
- Marlies Wagener (Rotterdam University of Applied Science, Rotterdam, The Netherlands)
- Marja Äijö (Savonia University of Applied Sciences, Kuopio, Finland)
Voici un résumé de la mise en contexte du sujet et du processus d’obtention de « réponses » aux problématiques soulevées …
La médecine factuelle a influencé les professions de santé à l’échelle mondiale, favorisant l’adoption de la pratique factuelle (EBP) dans les cursus. Cette dernière vise à améliorer le raisonnement clinique et la prise de décision, mais les approches pédagogiques et les expériences des apprenants restent peu explorées. Cette revue de portée a examiné l’efficacité de l’enseignement de l’EBP et les perceptions des étudiants en kinésithérapie.
Le groupe de travail Research Group de l’ENPHE a mené cette revue en suivant les lignes directrices du Joanna Briggs Institute et la checklist PRISMA-ScR. L’objectif était d’explorer l’impact des interventions éducatives sur la compétence en EBP des étudiants en formation initiale en kinésithérapie. Une stratégie de recherche a permis d’identifier des articles pertinents répondant aux critères d’éligibilité pour une inclusion. Les données ont été extraites et synthétisées pour analyser les principaux résultats.
Douze études ont été retenues, dont cinq quantitatives, trois qualitatives et quatre mixtes. La plupart montraient des effets positifs de la formation à l’EBP sur les connaissances, compétences, attitudes et comportements. Les études quantitatives révélaient des améliorations en évaluation critique, recherche bibliographique et estime de soi après l’utilisation de tutoriels ou d’outils numériques. Les recherches qualitatives constataient que l’apprentissage par problèmes et l’intégration clinique favorisaient les attitudes positives. Les résultats mixtes corroboraient généralement les gains sur les domaines de l’EBP, ainsi que la pertinence, la confiance et la transition vers la pensée factuelle. Cependant, des barrières comme le manque de temps, de compétences en recherche bibliographique et de modèles de rôle lors des stages cliniques émergeaient.
En définitive, ces résultats suggèrent que les cursus d’EBP structurés tout au long des études de kinésithérapie outillent efficacement les étudiants pour une pratique fondée sur les preuves. Plusieurs approches pédagogiques efficaces ont été identifiées, dont l’apprentissage par problèmes, les technologies numériques et l’intégration de l’EBP en stage. Bien que limitée par le nombre et la qualité des rapports inclus, cette étude indique qu’évaluer de nouveaux cadres pourrait aider à surmonter les barrières et optimiser la formation EBP. De futures recherches devraient également explorer comment surmonter les obstacles signalés afin de maximiser les compétences des étudiants et le changement de pratiques.
En conclusion, cette revue met en exergue que l’intégration de méthodes pédagogiques diversifiées en EBP impacte positivement la formation en physiothérapie lorsque les barrières sont traitées. Une plus large diffusion des cursus efficaces pourrait renforcer l’assise factuelle des prises de décision professionnelles.
En ce sens, le CEERRF a mis en place depuis plusieurs années des activités pédagogiques crescendo et intégrées aux stages pour l’apprentissage de l’EBP :
- Les étudiants en première année doivent savoir se poser plusieurs types de question à partir de plusieurs étapes cliniques (étiologique, diagnostique, thérapeutique, pronostique, …) à partir d’une réelle situation de soin vécue en stage, ainsi que d’y répondre en intégrant des données issues de la science suivant des recherches bibliographiques systématisées.
- Les étudiants en deuxième année réitère ce travail de première année en rajoutant quatre analyses critiques d’article approfondies.
- Les étudiants en troisième année se placent de l’autre côté du prisme en réalisant une étude d’initiation à l’utilisation des éléments de construction de schéma d’étude et de calculs biostatistiques.
- Les étudiants en quatrième année renforcent leur vision multidimensionnelle d’une analyse critique en participant à des joutes verbales préparées en amont à l’aide d’articles sélectionnés préalablement.
Si vous êtes intéressé.e par la lecture de l’article dans sa globalité, il est en accès libre ici :
Bonne lecture !