Depuis 2 ans nous développons un partenariat avec l’Institut de Formation en Soins Infirmiers et Institut de Formation d’Aide-Soignant (IFSI-IFAS) de l’hôpital de Garches pour que nos étudiants participent au module de manutention et d’ergonomie.
Des étudiants de 4ème année vont réaliser des cours de manutention pour les étudiants infirmiers et aides-soignants. Ainsi, ils doivent mobiliser leurs compétences dans la transmission des connaissances ; ils doivent créer le cours, le mettre en pratique, s’adapter aux questions. Cela permet également de montrer leurs compétences métiers.
Lors de notre parcours de formation, nous le préparons à ce type d’activité, mais la mise en condition réelle en autonomie leur permet de prendre conscience des difficultés, mais également du chemin qu’ils ont parcouru. De plus ces 2 instituts sont en partenariat avec notre Université référente l’UVSQ, ce qui permet de développer l’interprofessionnalité nécessaire dans nos métiers.
Nous remercions l’équipe de l’IFSI-IFAS dont Mme DIDIER directrice, Mme RIAND et M MEVEL, responsables pédagogiques pour l’organisation et l’accueil de nos étudiants. Nous remercions également nos étudiants pour leur retour dont voici celui de Felix.
L’objectif de la journée
Le mercredi 26 octobre dernier, avec mes camarades, Bernard, Hugo, Armand et Justin, nous avons réalisé une journée de formation au sein de l’IFSI de Garches à l’hôpital Raymond Poincaré. Cette formation portait sur la manutention dans la prévention des troubles musculo squelettiques chez les étudiants infirmières et infirmiers.
Préparation au préalable
Préalablement, nous nous étions organisés concernant le dérouler de notre intervention sur la journée de manière que les étudiants soient le mieux formés possible et pour nous mettre dans les meilleures conditions tout au long de notre intervention.
Présentation théorique
Nous avons débuté notre présentation avec une partie théorique, comprenant définition, épidémiologie et objectifs de notre cours, en nous adressant à la demi-promotion qui se composait de 60 étudiants. J’ai pu faire un point important sur l’épidémiologie des troubles musculo squelettiques chez les infirmières, mais aussi sur les arrêts de travail ainsi que les facteurs de risques associés. C’était pour moi la deuxième fois que je prenais la parole devant une assemblée aussi nombreuse.
Par la suite nous avons réalisé en binôme avec Bernard, des groupes d’une vingtaine d’élèves, une présentation des éléments mis à notre disposition pour réaliser les transferts : lit, fauteuil roulant, fauteuil simple. Dans le premier que nous avons encadré, seulement deux anciennes aides-soignantes (AS) avaient connaissance du matériel et de son fonctionnement. Ces deux personnes avaient déjà des notions solides en matière de manutention. Ce premier point théorique s’est ainsi avéré nécessaire. Avant même d’avoir abordé le sujet, les étudiants nous ont questionné par rapport aux risques d’escarres et à la prévention de ceux-ci. Cela nous a permis de les sensibiliser au maximum.
Après la théorie, place à la pratique
Tout au long de la journée, nous avons eu la chance de former des groupes avec au moins une ancienne AS en reconversion professionnelle. Grâce à cela, notre intervention s’est réellement déroulée sur un échange bienveillant et un partage de connaissance. Nous nous sommes appuyés sur leurs savoirs faire et sur leur expérience de terrain, pour donner du sens aux novices et rendre l’intervention plus attractive et ludique.
J’avais anticipé concernant le dérouler des transferts que je voulais présenter aux élèves. J’ai réfléchi de manière que mes propositions de cas cliniques collent le plus possible à la réalité du secteur hospitalier de manière à les mettre au maximum en situation. Ainsi, j’ai interprété le rôle du patient une fois sur deux avec Bernard, et j’ai mimé des pathologies : hémiplégie, paraplégie, tétraplégie. Nous avons fait divers transferts : rehaussement, retournement, passage lit-fauteuil.
La première partie de matinée fut stressante pour moi car j’ai voulu donner le meilleur de moi-même. Mon manque d’expérience dans la pédagogie en est, pour parti, responsable. Néanmoins, une fois lancé dans la présentation que ce soit pour le cours magistral ou pour le cours de travaux pratiques je me suis senti assez vite à l’aise. La matinée est passée très vite et les étudiants paraissaient contents. Le fait d’avoir permis un réel échange avec eux, avec un partage de connaissance et les avoirs mis en situation avec des feedbacks sur le moment même, ou à postériori, leur a permis de se souvenir un peu mieux de leurs erreurs.
La deuxième partie de journée s’est déroulée de la même façon que le matin pour moi. J’ai de nouveau participé à la présentation théorique devant la deuxième partie de la promotion. Avec Bernard, nous nous sommes de nouveau occupés d’un petit groupe de 20 élèves pour la pratique. Grâce à notre intervention du matin j’ai pu améliorer certains points de ma présentation. Nous avons décidé de jouer davantage les rôles des patients de manière à faire pratiquer au maximum les élèves car, du fait de mon expérience d’étudiant, c’est en pratiquant que l’on apprend. Une fois encore, ma stratégie de communication s’est fondée sur des questions ouvertes et sur de la reformulation. J’ai fait en sorte de m’appuyer sur les étudiants les plus expérimentées, comme les anciennes AS, afin de créer un échange et un partage de connaissance au sein du groupe. J’ai cherché à guider les élèves afin qu’ils communiquent le plus possible entre eux, de manière socio constructiviste. La plupart des résolutions des cas cliniques ont émané de leurs échanges. Pour chaque fin de cours, avec Bernard, nous avons demandé aux élèves de nous préciser les points sur lesquels nous pourrions nous améliorer et nous les avons remerciés pour leur écoute et de leur participation.
Mon ressenti
Cette intervention ma conforté dans l’idée d’enseigner après mon diplôme. Je pense réellement que c’est grâce à l’enseignement que je resterai à jour dans ma pratique étant donné la préparation et à la mise à jour de mes cours, mais aussi grâce aux questionnements des étudiants. Cette intervention m’a permis de m’améliorer grâce aux partages de connaissances des AS mais aussi grâce à la remise en question de mes gestes par les élèves. Expliquer ce que l’on est en train de faire est un exercice difficile mais nécessaire à l’ancrage de nos connaissances.