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Triage et diagnostique différentiel kinésithérapique pour un coude traumatique : un rapport de cas

Physical therapist screening and differential diagnosis for traumatic-onset elbow pain: A case report

William R. VanWye, Donald L. Hoover,  and Sean Willgruber, Physiother Theory Pract. 2016 Oct;32(7):556-65. doi: 10.1080/09593985.2016.1219798. Epub 2016 Sep 12

Le diagnostic différentiel et la décision thérapeutique sont des points essentiels de notre bilan.

Dans cet article, les auteurs font un point sur l’évaluation clinique du coude traumatique à partir de l’étude d’un cas clinique portant sur une femme de 24 ans ayant chutée sur son membre supérieur gauche, coude en extension.

Suite à cette chute, elle présente une douleur vive au coude, associée à une limitation d’amplitudes actives et passives.

La radiographie réalisée ne mettant pas en évidence de fracture, le médecin lui prescrit l’application de glace, des anti inflammatoires et des auto-mobilisations en fonction de la douleur. Une contention lui est donnée. Cependant, en l’absence d’évolution spontanée, la patiente est adressée à un kinésithérapeute pour « entorse et contusion du coude gauche ».

Afin d’évaluer au mieux l’état de sa patiente, le thérapeute commence par un interrogatoire complet, centré sur les douleurs présentées, comprenant un relevé topographique précis et une classification de la douleur selon sa typologie et son intensité.

Il continue son examen par une évaluation fonctionnelle et le QuickDASH pratiqué montre une douleur invalidante pour la patiente. Il met en évidence un engourdissement et des picotements de la main gauche, ainsi qu’une attitude de la patiente. La diminution des amplitudes du coude et du poignet associée à une douleur est nette et une douleur exquise est reproduite en extension supination de l’avant-bras.

Le thérapeute évalue ensuite les mouvements résistés des muscles du membre supérieur. La contraction contre résistance est impossible, ce qui le contraint à effectuer 3 tests spécifiques à la fracture radiale :

  • palpation des os et des tissus mous
  • diapason
  • des tests orthopédiques, tel le test d’extension du coude, qui présente une grande sensibilité pour les fractures du coude.

Or, ces 3 tests sont positifs.

Bien que l’évaluation des réflexe n’a pu être réalisée, compte tenu du tableau clinique, le thérapeute a réadressé la patiente à l’orthopédiste, qui demande alors une IRM, propre à mettre en évidence la fracture du coude existante.

Aussi, cette article permet de mettre en avant l’importance du diagnostic clinique que nous réalisons et, surtout, d’insister sur la nécessité d’une exécution systématique et efficace des tests d’exclusion et de ne pas forcement se fier aux examens complémentaires.

Comme je dis souvent si ça fait coin-coin et que ça ressemble à un canard c’est un canard même si tout le monde dit que c’est une poule…

triage du coude