Dans le cadre de l’universitarisation, nous avons choisi d’externaliser la formation, en rendant les étudiants acteurs de leur formation. Dans ce cadre, ils ont la possibilité de participer à des congrès, EPP, activités en lien avec le handicap ou ouverture sur la cité.
C’est à eux de construire leur parcours de formation.
Ils doivent produire un compte rendu de leur participation avec l’intérêt pour leur construction professionnelle.
Nous avons choisi de vous faire partager les plus pertinents.
Nous allons avoir une partie de l’intervention de Julie qui a encadré une équipe sportive dans le cadre d’une compétition sportive
I) Description de l’intervention
a) Introduction
Le weekend du 3,4 et 5 février je suis intervenue dans le cadre d’une compétition internationale de patinage synchronisé à ROUEN.
J’ai été contactée par mon ancien Club de Patinage à Lyon avec lequel j’ai participé en tant qu’athlète à 5 championnats du monde.
Ce club présentait deux équipes en compétition (junior et senior).
J’ai pu intervenir lors de ce weekend sur l’équipe junior composée de 19 patineurs et patineuses âgés de 14 à 17 ans.
L’objectif n’était pas une première place sur le podium mais une première expérience sur la course internationale pour cette jeune équipe.
b) Déroulement de la compétition
La compétition s’est étalée sur deux jours, vendredi et samedi.
Le vendredi a eu lieu le programme court avec 12 minutes d’entrainement officiel en début de journée et 2,30 minutes de programme exécuté en début de soirée.
Le samedi a eu lieu le programme long avec 12 minutes d’entrainement officiel et 4,30 minutes de programme exécuté dans la journée
II) Prise en charge de l’échauffement
a) Introduction
L’équipe disposait avant chaque passage (entrainement officiel et compétition), de 30 minutes pour s’échauffer dans des aires de warm up pas toujours très grande.
Une journée en compétition se compose donc de deux phases d’échauffement de 30 minutes. Cette équipe ne possède plus cette année de préparateur physique par manque de moyens financiers du club. Les patineurs ne font aucune préparation physique en dehors des entrainements sur glace. Lors de ma préparation de séance, j’ai donc du prendre en compte une éventuelle fatigue qui aurait pu survenir assez rapidement.
b) Construction de la séance
Dans cette séance de 30 minutes j’ai du être vigilante sur les paramètres suivant:
-
- placement des athlètes
- fatigabilité
- pertinence des exercices
- implication de chaque athlète pour optimiser cette performance
- ne pas apporter un contenu trop novateur pour ne pas trop bousculer les repères de certains.
J’ai construis ma séance en gardant un patron similaire à ce que l’équipe avait l’habitude de faire lors des compétitions précédentes en me servant de mes connaissances acquises lors de mes différents enseignements en STAPS et en kinésithérapie, de mon expérience en tant qu’athlète de haut niveau dans cette même discipline et enfin de la lecture de livre à la bibliothèque de l’école pour conforter mes choix.
c) Déroulement de la séance
19 athlètes dont 1 blessé.
16 sur la glace et 2 remplaçants.
Moyens matériels : élastiques/musique.
Lieux à disposition : zone de warm up extérieure ou vestiaire
L’ouvrage de Christophe Geoffrey « guide des étirements du sportif » présentait une séance type d’échauffement avant compétition pour savoir ou placer tel ou tel étirement.
Cette séance était basée sur 30 minutes avec une phase de mise en route cardio respiratoire, une phase d’exercices dynamiques, une phase d’étirement actifs et une phase d’augmentation du rythme sous forme de sprint etc.
Cette séance correspondait à mes expériences en tant que sportive, durait 30 minutes et confortait mes connaissances, j’ai donc décidé de m’en inspirer en variant l’ordre de certaines phases.
1) Réveil musculaire + mise en route musculaire et cardio respiratoire (10 minutes)
Le but était de solliciter tout d’abord en douceur les articulations et stimuler progressivement les différents groupes musculaires. Ensuite, mise en place d’un travail avec des élastiques de faible résistance placés au niveau des malléoles. Puis mise en place d’un travail avec 10 squats suivi de 20 secondes de gainage, l’ensemble répété deux fois
2) Travail dynamique (5-6 minutes)
Enchainement de plusieurs longueurs par deux avec à chaque passage une variante comme par exemple des sauts à cloche pied droite, gauche, avant, arrière. L’objectif des athlètes était de conserver le synchronisme en étant réactif et dynamique.
3) Augmentation du rythme cardiaque et de l’intensité de l’échauffement (5-6 minutes)
L’équipe est jeune et l’aspect ludique facilite la mise en action physique à condition de rester concentrer. L’objectif de cette phase était d’augmenter l’intensité de l’effort, travailler le coté explosif des athlètes avant de passer sur une phase moins intense. Mise en place d’exercices de sprint avec des départs dans différentes positions pour jouer sur la réactivité musculaire. Exemple: départ en gainage / départ couché au sol.
4) Étirement activo dynamique (5 minutes)
Ce type d’étirement correspond à une mise en tension d’une zone musculaire (inferieure aux possibilités maximum) suivi d’une phase dynamique. Cette phase comprenait 6 à 8 secondes d’étirements ciblés sur le membre inférieur et 6 à 8 secondes de sautillements, de montées de genou, de talons fesses. L’intérêt de ces étirements est de conserver l’efficacité musculaire que l’on va avoir besoin pour l‘effort. S’est associé à cet étirement activo dynamique une phase de maintient des positions de souplesse qui apparaissent dans le programme de compétition. Chaque position était maintenue 6 à 8 secondes pour préparer les muscles aux différentes mises en tension.
5) Phase de relâchement (Danse) (4 minutes)
A ce moment l’échauffement est terminé. Cette phase permet à l’équipe de relâcher 5 minutes la pression autour de quelque chose ludique mais qui reste dynamique. En l’occurrence cette équipe avait créé une chorégraphie.
IV) Lien avec la kiné
La connaissance du corps permet d’avoir une bonne réflexion sur l’échauffement d’une équipe sportive. Si elle est optimale la performance peut en découler et elle permettra aussi de prévenir le risque de blessures. Pendant cette compétition un certain nombre de points ont constitué des facteurs limitant:
- le manque de connaissances pour optimiser cette préparation.
- le nombre d’athlète, car il était difficile d’avoir un œil sur toute l’équipe et de percevoir les implications et les placements de tout le monde que ce soit dans les échauffements ou dans la récupération.
- il fallait garder la notion de fatigabilité des athlètes pour ne pas altérer la performance ce qui pouvait amener des limites à l’échauffement.
- il fallait garder la notion de ne pas trop bouleverser d’un coup les habitudes d’échauffement des athlètes ce qui constituait aussi un facteur limitant.
V) Conclusion
Ce rendu rédactionnel ne correspond pas à la construction d’une séance sportive.
En effet, il y avait beaucoup de paramètres limitant comme le temps, la place, les moyens et autres comme le fait qu’il faille respecter un patron de contenu que les patineurs avaient l’habitude de pratiquer en compétition mais qui ne venait pas de moi. J’ai essayé cependant d’apporter un maximum de choses pour gérer de façon logique constructive et pertinente cette équipe durant la compétition en mesurant les conséquences de chaque instant. Si je devais intervenir de nouveau sur cette équipe je souhaiterais d’avantage me documenter en termes d’articles scientifiques pour mesurer la pertinence de telle ou telle technique ou recommandation. Peut-être essayer d’intervenir entre les compétitions auprès de l’équipe pour les sensibiliser de façon plus précise aux massages et évaluer la pertinence de reproduire cette séance lors d’une compétition. Également je souhaiterais prendre connaissance des problèmes éventuels des patineurs pour anticiper l’adaptation des échauffements.