Timing pour débuter la thérapie non chirurgicale des troubles musculo-squelettique : quels résultats pour les patients ? A propos d’une revue systématique.
Timing of Physical Therapy Initiation for Nonsurgical Management of Musculoskeletal Disorders and Effects on Patient Outcomes: A Systematic Review.
Ojha HA, Wyrsta NJ, Davenport TE, Egan WE, Gellhorn AC., J Orthop Sports Phys Ther. 2016 Feb;46(2):56-70. doi: 10.2519/jospt.2016.6138. Epub 2016 Jan 11
Cet article présente une revue de littérature concernant la prise en charge précoce en kinésithérapie.
Le délai de la prise en charge des patients est un élément essentiel dans notre algorithme décisionnel. Quand prendre en charge un patient ? Telle est la question, qui peut revêtir pour chacun d’entre nous un caractère obsessionnel.
Cet article présente une mise en perspective de la prise en charge précoce en kinésithérapie comparée à une prise en charge tardive.
Dès lors, la temporalité devient un élément déterminant. Qu’est-ce qu’une prise en charge précoce ? Les études présentées ne permettent pas de cerner avec netteté la notion envisagée, tant les critères retenus apparaissent divergeant. Alors que les recommandations et les pratiques américaines recommandent une prise en charge du patient lombalgique au bout de 6 semaines, les études compilées semblent en faveur d’une prise en charge plus précoce, soit à 4 semaines. Concernant les autres articulations, les auteurs ne retrouvent que très peu de littérature, souvent de bas grade.
Différentes études montrent que la coopération entre les kinésithérapeutes et les médecins dans le triage du patient semble une voie envisageable, propre à utiliser le plein potentiel des savoirs-faire disciplinaires et susceptible de générer des effets positifs tant pour les patients que pour l’Assurance maladie.
Fort d’un raisonnement clinique pertinent, notre participation à la prise en charge précoce des patients lombalgiques permettra une distinction rapide des troubles dont l’évolution sera spontanément favorable de ceux nécessitant une orientation inéluctable vers le corps médical.
Notre action au bénéfice des patients dont les douleurs rachidiennes sont en lien avec leur activité comporte indéniablement l’éducation thérapeutique et la prévention, dont le but ultime est la pérennité des résultats obtenus grâce à notre expertise pratique, souvent résumée, et nous ne pouvons que le déplorer, aux techniques articulaires et musculaires.
En conclusion, les auteurs, avec les réserves qui s’imposent, compte tenu du faible nombre des études retenues, à savoir 14, dont seulement 4 randomisée contrôlées, soulignent le bénéfice à court et à long terme pour les patients d’un prise en charge précoce de leurs douleurs rachidiennes, corrélé à un bénéfice financier, caractérisé par une diminution de l’ensemble des coûts afférents.