Relation entre la douleur du pied, la force musculaire et la taille du muscle : une revue systématique
Relationship between foot pain, muscle strength and size: a systematic review, Physiotherapy A case report
Latey PJ, Burns J, Hiller CE, Nightingale EJ, Physiotherapy (2016), http://dx.doi.org/10.1016/j.physio.2016.07.006
Le symptôme douloureux est le principal motif de consultation pour nos patients.
Le pied est une zone anatomique soumise à des fortes contraintes, susceptible d’être le siège de nombreuses douleurs. Généralement d’intensité variable, lorsqu’elles présentent un caractère invalidant elles peuvent être à l’origine de chutes, notamment chez les patients âgées.La revue de littérature étudiée dans l’article proposé par notre partenaire ITMP permet de faire un état des lieux de la relation entre les douleurs, la force musculaire et la taille du muscle.
Au niveau du pied, la force musculaire globale est généralement évaluée par la mesure de la force de flexion des orteils, réalisée le plus souvent par l’intermédiaire de dynamomètre à main, validée par différentes études et considérée dès lors comme fiable et reproductible, ou de la plateforme de pression.
Les études se sont axées sur les muscles fléchisseurs de l’hallux et des orteils. En effet, dans les douleurs le pied, on retrouve fréquemment une diminution de force spécifique de ces muscles. Ainsi, les mesures sont effectuées soit en position assise soit allongée. Une étude s’est appuyée sur des mesures effectuées à 30° de flexion de genou et elle retrouve une réduction de la force, certainement en lien avec une modification de la biomécanique liée à cette position.
Dans cette étude, les auteurs utilisent également un autre test pour la force, le « paper grip test ».
L’évaluation de la taille du muscle est réalisée par une mesure du volume du muscle ou une analyse de la section transversale du muscle, par l’intermédiaire d’une imagerie par résonance magnétique ou d’une mesure échographique.
La mesure de l’épaisseur d’un muscle à l’échoscopie fait désormais partie intégrante de notre décret de compétences. C’est une mesure simple, rapide et qui semble fiable. Il est à noter que ce type de mesure est actuellement très utilisé dans les pays anglo-saxons et va certainement se développer rapidement au sein du système sanitaire français.
Cette étude rappelle qu’une perte de force musculaire n’est pas systématiquement accompagnée d’une amyotrophie. Cette constatation permet de comprendre que lors de certaines rééducations, on ne retrouve pas d’amélioration malgré un renforcement bien conduit. En effet si on ne retrouve pas d’amyotrophie chez le patient il est nécessaire d’orienter son traitement sur une autre cause.