Can lumbosacral orthoses cause trunk muscle weakness? A systematic review of literature.
Azadinia F, Ebrahimi E Takamjani, Kamyab M, Parnianpour M, Cholewicki J, Maroufi N.
Spine J. 2016 Dec 14. pii: S1529-9430(16)31130-5. doi: 10.1016/j.spinee.2016.12.005
La nouvelle rédaction de l’article L.4321-1 du Code de la santé publique, issue de la loi n°2002-303 du 4 mars 2002, habilite les masseurs-kinésithérapeutes à prescrire certains « dispositifs médicaux nécessaires à l’exercice de leur profession ». La liste a été fixée par l’arrêté du 9 janvier 2006 et la question du remboursement à l’assuré social a été réglé par le décret n°2006-415 du 6 avril 2006 modifiant l’article R.165-1 du code de la Sécurité Sociale. Certains dispositifs sont donc pris en charge par l’organisme de Sécurité sociale, alors que d’autres ne le sont pas.
Or, force est de constater que cette compétence n’est que trop peu exercée. Il ne saurait être évoquer utilement le manque d’opportunité, alors que le masseur-kinésithérapeute rencontre quotidiennement des patients lombalgiques qui pourraient bénéficier d’une prescription d’orthèse lombosacrée, dont l’efficacité a été prouvée sur la douleur et les incapacités. Certains pourront toutefois alléguer d’un supposé déconditionnement musculaire provoquée par le port de celle-ci et du risque accru de blessure qui lui est lié. En effet, de nombreux praticiens considèrent qu’en limitant la mobilité du tronc et en offrant un maintien passif, l’orthèse compenserait la fonction des muscles du tronc, statiques et dynamiques, lesquels subiraient alors une perte progressive de trophicité et de force, susceptible de majorer le risque de récidive.
La question se pose alors : prescrire ou non une orthèse lombosacrée à un patient lombalgique, est-ce pertinent ?
L’objet de la revue de littérature présentée sur le site de l’ITMP est de préciser l’effet réel de ces dispositifs sur la musculature du tronc, en terme de force et de trophicité. Les auteurs, par une méthodologie de recherche éprouvée, font la synthèse de près de 35 études et concluent à l’absence de corrélation entre l’utilisation d’orthèses lombaires et la diminution de la performance des muscles du tronc. Il n’existe donc, contre toute attente, aucune preuve scientifique de l’effet délétère que certains praticiens attribuent à celles-ci.
A la question de savoir si le masseur-kinésithérapeute doit exercer le droit à la prescription qui lui a été accordée par le législateur, je réponds par l’affirmative. Il ne s’agit nullement de prescrire abondamment, mais de faire une juste application d’une compétence, permettant au masseur-kinésithérapeute de répondre efficacement aux besoins de ses patients et de continuer à être un acteur de premier rang dans le système sanitaire français.