La course “les 20 kilomètres de Paris“est traditionnellement un rendez-vous ou les étudiants du CEERRF sont présent pour aider les coureurs dans leur récupération.
Juliette étudiante de K2 nous fait part de son expérience:
“Le 14 Octobre a eu lieu “les 20 kilomètres de Paris”, une course réalisée annuellement depuis près de 40 ans qui a réuni plus de 30.000 coureurs cette année. C’est également le nom que porte l’association qui organise et promeut cette épreuve sportive, ainsi que toutes activités sportives et culturelles.
Une trentaine d’élèves du CEERRF est venue apporter son “coup de main” pour soulager les athlètes après la course. Par binôme, les étudiants ont pu apprécier les douleurs et signes cliniques récurrents du coureur, identifier d’éventuelles tensions musculaires et tenter d’y pallier par des techniques de massage profondes et étirements qui nous ont été enseignés à l’institut et mis en lien avec nos connaissances en anatomie.
Si des étudiants en kinésithérapie de plusieurs écoles étaient présents, il y avait également des étudiants en pédicurie-podologie. J’ai été très étonnée de voir ces derniers réaliser massages et étirements comme nous, apprentis kinésithérapeutes, sur des personnes après la course. En allant me renseigner sur des sites officiels, je n’ai cru voir à aucun moment apparaître les termes “massage” ou “étirement” dans les décrets de compétence ou actes pratiqués par ces derniers. Pourtant eux disaient, faisaient et donc insinuaient aux coureurs, potentiels patients, qu’ils étaient aptes à ces pratiques.
Cet évènement s’inscrit dans une problématique plus globale et très actuelle qui est celle de l’étanchéité des compétences entre les différentes professions qui gravitent autour de la santé, et notamment des kinésithérapeutes. Et la confusion que génère la multiplicité de l’offre et parfois le lobbyisme semble très importante pour les patients qui ne s’y retrouvent pas vraiment. Prenons un des coureurs d’aujourd’hui qui a été pris en charge par un étudiant pédicure-podologue. Ne pourrait-il pas se dire qu’il peut très bien aller chez un pédicure-podologue pour ce genre de soins après ses prochains efforts sportifs intensifs ? Un pédicure-podologue ne peut pas, en son titre, réaliser ces actes.
Un récent reportage “Kiné, ostéopathe, chiropracteur, lequel choisir ?” présenté sur France 2 a d’ailleurs été très mal accueilli par l’ensemble de la profession car en plus de générer une confusion générale à une audience potentiellement consommatrice de soins, la kinésithérapie s’est vue sous-valorisée (car réduisant le kinésithérapeute à un rééducateur qui ne fait pas de prévention et dont l’expertise peut être exploitée par un ostéopathe). Notre profession reste donc à défendre pour garder son unicité et sa singularité et ce que j’ai vu aujourd’hui me l’a montré.
Indépendamment de cet aspect-là, ce fut une journée enrichissante avec une parfaite organisation qui nous a permis à tous de pratiquer et de nous familiariser avec la prise en charge du sportif. La course des 20 kilomètres étant très renommée, nous avons eu beaucoup de sportifs venant de pays étrangers et avec qui nous avons pu maintenir une communication orientée (employer des termes techniques propres à notre jargon professionnel) grâce aux cours d’anglais professionnel dispensés à l’école.
Je remercie Pierre Naura, VP sport du Bureau des Etudiants de l’école, de s’être si bien investi pour pouvoir faire participer des étudiants du CEERRF à cet évènement.
NB: L’objectif de cet article n’est en aucun cas de critiquer les pédicures-podologues mais d’illustrer un problème latent qui ne concerne pas uniquement cette profession.”