L’évolution de la formation en kinésithérapie en Europe

L’enseignement de la kinésithérapie connaît une dynamique forte en Europe, portée par la reconnaissance croissante de la nécessité d’une formation longue et approfondie. En France, cette évolution a pris forme avec la réforme de 2015, qui a porté la durée des études à cinq ans, comprenant une première année universitaire obligatoire (PASS, LAS, STAPS) suivie de quatre années en institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK). Cette réforme a permis l’obtention du grade master (300 ECTS), alignant ainsi la formation française sur les standards européens définis dans les accords de Bologne.

L’harmonisation européenne des études en Kinésithérapie

L’universitarisation, un processus clé pour la profession

L’universitarisation des études est un enjeu majeur pour la reconnaissance et l’évolution de la kinésithérapie. Cette intégration se fait de manière progressive et s’adapte aux spécificités locales, qu’elles soient pédagogiques, institutionnelles ou organisationnelles. Le CEERRF, en tant qu’institut de formation, est pleinement engagé dans cette dynamique. Partenaire de la plupart des universités en Ile de France, le CEERRF travaille en étroite collaboration avec l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et participe activement à la structuration d’une filière spécifique LAS 2R. Cette filière, récemment reconnue par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et validée dans le processus de Parcoursup, représente une avancée significative pour l’accès des étudiants aux études de kinésithérapie dans un cadre universitaire renforcé.

La tendance européenne et l’exemple belge

Dans cette dynamique, la Belgique fait également évoluer son modèle de formation. Récemment, le pays a franchi une étape supplémentaire en consolidant son cursus universitaire pour garantir une formation plus approfondie et mieux adaptée aux besoins de la profession. Cette évolution illustre parfaitement la volonté d’une harmonisation des études en kinésithérapie à l’échelle européenne, en cohérence avec les principes de l’Espace européen de l’enseignement supérieur.

Erasmus et mobilité : des opportunités pour les étudiants

L’ouverture internationale est un autre levier essentiel pour la formation des futurs kinésithérapeutes. Le CEERRF, titulaire de la Charte Erasmus depuis 2023, encourage activement la mobilité étudiante, tant pour les stages que pour les échanges académiques. Ces expériences permettent aux étudiants de se confronter à différentes pratiques professionnelles, de développer leur adaptabilité et d’enrichir leurs compétences dans un cadre multiculturel.

Vers une autonomisation accrue de la profession

Les évolutions en cours, qu’il s’agisse de l’universitarisation, de l’harmonisation européenne ou de l’internationalisation, participent à une reconnaissance accrue de la profession et à une montée en compétences des kinésithérapeutes. La formation en kinésithérapie se spécialise, se structure et s’adapte aux défis actuels, notamment en matière de recherche et d’innovation dans le domaine de la rééducation et de la réadaptation fonctionnelle.

L’harmonisation européenne des études en Kinésithérapie
L’harmonisation européenne des études en Kinésithérapie

Le regard d’Arnaud Cerioli, Directeur du CEERRF

“La reconnaissance en France de la nécessité d’une formation longue a émergé en France dès 2015 avec la réforme des études et le processus de l’universitarisation. Son intégration se veut organique, pédagogique ou fonctionnelle en fonction des choix locaux institutionnels ce qui laisse la possibilité d’une gestion agile de celle-ci.

La reconnaissance en 2021 du grade master valorise d’autant plus ce processus, et la tendance européenne va dans le bon sens avec l’exemple de la Belgique. Récemment, l’expérimentation de “l’accès direct” accompagne cette valorisation au même titre que les travaux menés sur la “kinésithérapie en pratique avancée”; les compétences de triage mais aussi celles en lien avec la délégation de tâches médicales tendent à se développer au bénéfice des patients et de l’autonomisation de la profession.

Que cette tendance dynamique se poursuive !”

Le CEERRF se félicite de ces avancées et encourage cette dynamique positive qui contribue à faire de la kinésithérapie une discipline toujours plus exigeante et reconnue à l’échelle internationale.