Après le prix Irenée décerné en 2022 pour la deuxième année consécutive à deux étudiantes du CEERRF, Cloé Plumas et Cynthia Serralheiro, c’est au tour d’Héloïse Busche, diplômée 2021-2022 de recevoir le prix du meilleur mémoire de l’année de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ).
Ces récompenses consacrent les efforts des étudiants et des équipes qui tout au long de l’année, les accompagnent jusqu’au diplôme.
Héloïse Busche nous fait part de son parcours professionnel mais aussi personnel.
Quel est le sujet de votre mémoire ?
Mon sujet de mémoire consiste en l’évaluation des connaissances des femmes en post-partum sur les troubles pelvi-périneaux.
Pourquoi avoir choisi cette thématique ?
Au départ, je souhaitais travailler sur un autre sujet de mémoire dans le domaine de la pelvi-périnéologie. Madame Sylvie Billecocq proposait à des étudiants de travailler avec elle dans ce domaine et comme je voulais faire de la recherche, je me suis dit : « je fonce ».
Quel a été le déclic pour la thématique choisie ?
Le thème était déjà prédéfini. Deux étudiants, Madame Charrié et Monsieur Charré avaient déjà travaillé en amont sur cette problématique qui m’avait inspirée. Ils ont posé les bases de mon sujet. Ensuite, j’ai réalisé et conclu l’étude.
Est-ce qu’au cours de l’un de vos stages vous avez été confrontée à une situation de soins en lien avec votre mémoire ?
En effet, j’ai choisi ce sujet non seulement parce que je le trouvais intéressant mais aussi parce qu’il m’avait interpellé en stage. J’ai eu la possibilité d’effectuer un stage dans un cabinet libéral en pelvi-périnéologie. Je me suis aperçue qu’en général, les femmes ont de faibles connaissances sur leur anatomie pelvienne avec les conséquences de ce manque d’information au moment de la grossesse, lors de la pratique d’un sport, ou encore avec la prise d’âge.
Mais ce qui m’a le plus choqué, c’est que toutes ces femmes qui avaient de véritables symptômes, trouvaient cela « normal », et qu’elles ne savaient pas qu’un kinésithérapeute pouvait les prendre en charge.
C’était ma tutrice de stage, que je remercie, qui m’a permis d’apprendre à gérer les situations de détresse de ces femmes.
Au début, je ne savais pas comment aborder les questions dites « tabous », et après je me suis dit que non, que je devais les aborder comme un sujet habituel et faciliter la parole des patients.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées et comment les avez-vous surmontées lors de la rédaction de votre mémoire?
Les difficultés rencontrées étaient principalement liées au temps et au nombre de pages. Je m’organise très mal. Heureusement, ma directrice de mémoire m’a fixée des « deadlines » pour que je sois dans les temps. Quant au nombre de pages, j’ai essayé de simplifier les idées, il me semblait difficile de traiter un sujet aussi intéressant et passionnant en seulement 70 pages !
Comment s’est- déroulé l’accompagnement pédagogique ?
Ma directrice de mémoire, Sylvie Billecocq, m’a suivie tout au long de l’année. Nous avons organisé des réunions en présentiel, des vidéos, des appels téléphoniques, ce qui a permis d’avoir un véritable accompagnement. Elle était très disponible pour moi, une vraie source de motivation. Quand vous avez quelqu’un d’aussi passionné en face de vous, vous n’avez pas envie de le décevoir, vous voulez être à la hauteur de cette personne. Madame Billecocq est une vraie source d’inspiration et d’engagement.
Ensuite, j’ai plusieurs fois fait appel à l’équipe pédagogique du CEERRF qui a répondu à mes questions sur le format du mémoire. Je me suis sentie bien encadrée tout le long de l’année.
Je souhaite remercier Monsieur Adrien Pallot et Madame Aurélie Morichon, qui m’ont donné le goût de la recherche par la qualité de leurs cours, ce qui m’a orienté vers ce type de mémoire.
Dites-nous ce que vous pensez de l’expérience de Madame Billecocq, quel impact cela a-t-il eu sur vous ?
Madame Billecocq, est une véritable source d’inspiration et une femme passionnée. Je lui dois beaucoup. Elle m’a permis de croire en moi. Elle nous a motivées tout le long de notre mémoire avec Solenn Perrin aussi. Nous étions un petit trio et nous avons vraiment trouvé notre équilibre en se motivant toutes les trois.
Ma directrice de mémoire fait partie de ces personnes qui nous marquent, qui donnent envie de nous investir et nous dépasser. Sa bienveillance est une qualité qui la définirait très bien pour moi. Je sais que j’ai trouvé ma voie dans ma profession grâce à elle aussi.
Le thème de votre mémoire va-t-il influencer votre future vie de praticien ?
Oui, je souhaite vraiment m’engager dans ce domaine et en développer d’autres comme la pédiatrie.
C’est un domaine qui représente un véritable enjeu de société et qui mérite plus d’attention de notre part. J’aimerais également développer la prévention dans les écoles, dans les villes mais aussi dans ma pratique, peut être devenir formatrice en pelvi-perinéologie.
J’aimerais aussi faire de la recherche sur ces questions, encore trop peu documentées.
Aujourd’hui votre travail de mémoire et vos résultats sont mis en avant par notre partenaire universitaire l’UVSQ, obtenant ainsi la médaille universitaire de cette année.
J’ai encore du mal à réaliser. Je suis fière de mon parcours et je remercie ma famille qui a été très présente et qui m’a aussi permis de croire en moi.
Cette médaille est aussi une revanche. Au lycée, j’étais étudiante « lambda », j’ai eu des professeurs qui m’ont dit que je n’arriverais jamais à être kinésithérapeute.
Aujourd’hui, je suis diplômée d’Etat masseur-kinésithérapeute et médaillée, en plus !
J’aimerais juste dire que si on souhaite réaliser quelque chose, on peut y arriver.
C’était une belle expérience, et comme il est courant de le dire, « la petite cerise sur le gâteau » pour finir l’année.
Que souhaitez-vous partager de votre expérience avec les étudiants qui préparent leur mémoire ?
Il ne faut pas qu’ils hésitent à faire appel à leur directeur de mémoire. Pour ceux qui n’ont pas encore trouvé leur sujet, il faut solliciter l’équipe pédagogique, les formateurs et les étudiants des promotions antérieures qui répondront à leurs questions.
Si j’ai un véritable conseil à donner aux étudiants, c’est de choisir un sujet qu’ils aiment car le mémoire exige énormément de temps, donc autant qu’ils prennent plaisir à le faire.
Le témoignage de sa directrice de mémoire : Sylvie BILLECOCQ
Ma 1ère pensée est de remercier tous les élèves qui se sont successivement investis dans l’étude Knowell depuis 3 ans, Maéva Charrier 1ère publication dans Progrès en Urologie, revue de littérature qui permettra à Quentin Charre de créer et tester le questionnaire de l’étude et Héloïse Busche qui vient clôturer l’étude avec la collecte des données et l’analyse des résultats.
Héloïse a porté haut les couleurs de ce travail, elle reçoit le prix du meilleur mémoire de l’Université UVSQ, nous avons encore du mal à réaliser. Je suis très fière d’elle, de sa présentation devant un auditoire de renom sans faillir pendant ce très court temps de 180 secondes.
Ce que je retiendrais de cette journée est notre appartenance non seulement à l’Université, mais à l’UVSQ, université qui affiche des valeurs profondes de reconnaissance des compétences spécifiques de chaque profession de santé en son sein, que notre voeu de voir s’ouvrir les carrières universitaires aux kinésithérapeutes est aujourd’hui “une réalité vraie” mais aussi mon appartenance à une super équipe enseignante, quelle école que le Ceerrf !
Cette cérémonie de clôture de l’année universitaire fut enthousiasmante, chaque discours ouvrant le champs des possibles. De très beaux parcours sont à venir !
Mille merci et Bel été à tous