En cette période particulière de crise sanitaire, l’équipe de formation à du adapter son enseignement afin de poursuivre la continuité pédagogique. C’est à ce titre que Mr Blin nous a accueilli en visioconférence dans son cabinet pour nous présenter son activité. En effet, ce masseur kinésithérapeute est spécialisé dans le domaine vestibulaire qui vise à rééduquer les vertiges et les troubles de l’équilibre d’origine neurosensoriel. Son exercice, par la composante multidisciplinaire qu’elle implique, nécessite un lien étroit avec d’autre professionnels de santé tel que des médecins ORL, ophtalmologues ou encore orthoptistes.
Nous avons pu suivre le déroulé d’une prise en charge vestibulaire de l’entretien à la rééducation en passant par l’examen clinique. Pour cela il a sollicité l’aide d’un caméraman et d’une patiente.
Dans un premier temps, l’interrogatoire doit permettre de cibler le trouble et la situation de déclenchement. Parmi les questions que nous pouvons poser pour discriminer ces troubles :
- Voyez-vous une image floue ?
- Avez-vous des sensations de vertiges ?
- Le positionnement de votre tête influence-t-il vos troubles ?
- Quels sont les circonstances de survenue de ces troubles ? (Mal de mer, cinétose, acrophobie)
- Avez-vous des sensations de marche ébrieuse ? (Ne pas marcher droit, se cogner dans les portes)
Cet examen subjectif nous oriente pour le diagnostic mais celui-ci doit être validé par une imagerie : le scanner injecté ou l’IRM qui sont les techniques de choix.
Après l’entretien, il a pu nous présenter les différents éléments de l’examen clinique. Le premier point à vérifier se trouve sous l’acronyme HINTS qui comprend :
- Head impulse
- Recherche de nystagmus détectable l’œil nu
- Test skew
Si ces tests s’avèrent positifs il se peut que cela signe une atteinte centrale et nécessite donc une réorientation.
Par la suite, il nous a présenté différents tests pour les points clés de l’examen clinique :
- Tests oculomoteurs (manuel ou par graphie) pour desceller une éventuelle hyper ou hypométrie :
- Identification du nystagmus et ces différentes phases par la graphie permettant la communication avec les médecins :
- Un test pour les cellules rapides
- Les tests d’orientations sensoriels pour l’équilibre qui test 3 dimensions : somesthésiques, vestibulaires et visuels.
Concernant la partie traitement, il s’agissait d’une découverte pour les étudiants car cette rééducation est notamment basée sur l’imprédictibilité, sur le travail de stratégie vestibulaire et ne consiste pas en un renforcement musculaire classique. Par conséquent les marqueurs n’auront pas la même valeur clinique et il faudra développer notre vigilance et celle du patient à l’arrivée de nausée par exemple. Parmi les autres éléments de prise en charge spécifique à la rééducation vestibulaire, Mr Blin a noté l’importance de la durée de la séance autour de 15-20 min au vu du coût énergétique de ce type d’exercice. Il a pu nous montrer des exemples de rééducation avec notamment l’utilisation de la réalité virtuelle par le biais de mise en situation pour travailler sur l’acrophobie ou la cinétose entre autres.
Un autre axe de traitement réside dans le travail sur fauteuil avec des mouvements de rotations associés à des mouvements de poursuites oculaires.
La présentation de cette rééducation spécifique constitue une véritable plus-value dans notre formation. Nous remercions Mr Blin de nous avoir présenté son activité et de nous avoir donné les clés de la compréhension qu’il conviendra d’approfondir pour notre pratique future.
Juliette, Héloise, Alice, Cynthia et Louna