2 étudiants du CEERRF ont eu la possibilité de réaliser un stage en Israël, et plus précisément à Tel-Aviv.

Cette expérience à l’étranger permet de découvrir d’autres techniques, philosophe de rééducation… et c’est une démarche que nous encourageons au sein de notre institut

Ils nous racontent leurs découvertes.

Dans le cadre de notre premier stage de K3, Mr Evelinger et Mr Cérioli nous ont laissé la chance de pouvoir effectuer ce stage en Israël, plus précisément à Tel-Aviv et ses alentours.

Cela nous a permis de découvrir une tout autre vision de la kinésithérapie, que ce soit dans les techniques, dans la relation avec les patients ou dans la formation.

Nous avons été, durant cette période, pris en main par un kinésithérapeute, Mickael Bismuth, français qui a immigré en Israël après son diplôme. Il est aujourd’hui le responsable de la kinésithérapie respiratoire de l’ensemble des centres maccabi d’Israël.

Qu’est-ce que maccabi ?

En Israël, chaque citoyen fait partie d’une « koupat holim », chacun cotise dans le « bitouah leoumi » pour sa santé et est associé à un centre tel que maccabi ou encore klallit. Ces centres, regroupent plusieurs professionnels médicaux et paramédicaux, une très grande partie des consultations se font dans ces koupat holim

Nous avons pu remarquer plusieurs différences entre le système de santé israélien et français. En Israël, il y’a une sorte « d’ordre de priorité » des patients afin de les prendre en charge de manière plus efficace. Ceci est déterminé à l’aide d’un questionnaire rempli sur cet appareil (photo).

Cependant, le kinésithérapeute a un avis à donner sur son patient se basant sur son investissement dans la rééducation et sur l’évolution de sa pathologie.

Pour les visites à domicile, le kinésithérapeute commence par une séance bilan et fixe le déroulé de sa rééducation.

Hors de ces Maccabi, il est possible prendre rendez-vous en libéral et le prix des consultations n’est pas réglementé le remboursement est partiel par sa caisse et la consultation est de l’ordre de 300 shekels (équivalent de 80 euros).

Naturellement, nous avons deux manières d’expectorer les sécrétions : à l’aide des cils, et le mouvement d’air.

En kiné nous nous intéressons aux mouvements d’air, car nous n’avons pas d’action sur les cils.

Le but est de créer un moteur derrière le glaire pour faciliter sa remontée.

Pour cela, il existe deux méthodes : par diffusion ou avec résistance.

  • Diffusion, faire rentrer de façon laminaire (afin de jouer avec les différentes pressions du tuyau) de l’air dans les collatérales afin que l’air aille d’une bronchiole saine à une bronchiole encombrée et permettra ainsi la remontée des sécrétions

Ceci est basé sur un phénomène physique qui est que l’air va d’une P+ vers P-

Nous utilisons une aide à la respiration (appelé mechael en Israël et cough assist en France).

  • Résistance : lors de l’expiration, l’air va dans la partie la plus libre possible, donc si on met une résistance au niveau de la bouche, l’air ira dans le tuyau le moins bouché, celui où se trouve la sécrétion. L’air passera donc vers la bronchiole obstruée et permettra ainsi la remontée des sécrétions.

Dans la stratégie de désencombrement, il faut d’abord sortir les sécrétions proximales puis les sécrétions distales afin que le passage soit libre (exemple : un incendie dans une pièce, les personnes se trouvant plus près de la porte de sortie devront sortir en premier). Nous jouons donc sur les débits.

  • ELTGOL :

Ou Expiration Lente Totale à Glotte Ouverte en Latérocubitus, est une technique active qui s’adresse essentiellement aux encombrements distaux.

Son intérêt réside aussi dans la possibilité de cibler une région plutôt qu’une autre.

Le patient est en DL (sur le côté à drainer), et à partir d’une inspiration normale, fait une expiration lente jusqu’au VR, la glotte ouverte.

Il peut être aidé par le thérapeute qui se place par derrière : une main en contre-appui sur le gril costal supra-latéral, l’autre main exerce une pression abdominale infra-latérale.

  • Nos journées étaient programmées, en fonction de la demande des patients. De manière générale, nous étions le matin en consultation externe dans le centre maccabi pour des rééducations orthopédiques avec des pathologies tels que les entorses de cheville, prothèse de genoux…

Voici le centre maccabi et son plateau technique :

Puis l’après-midi nous allions à domicile ou nos patients étaient majoritairement des enfants que nous prenions en main à la sortie d’école.

Nous avons rencontré des pathologies comme la trachéomalacie, Mucoviscidose, Canavan, Myopathie d’Ulrich, Maladie Duschenes SLA, Dysautonomie familiale

Nous avons pu visiter durant ce stage un centre particulier.

Ce centre permet aux patients, après une consultation dans un koupates holim de continuer leur rééducation et de pouvoir emprunter du matériel médical (béquille…) gratuitement.

Il y’a un service de kinésithérapie respiratoire, urologique, neurologique, cardiaque et une balnéothérapie.

De plus dans ce centre, plusieurs médecins et ergothérapeutes coordonnent l’avancée des séances avec le kinésithérapeute.

Enfin durant ce stage nous avons pu participer à une conférence sur l’électrothérapie et les ultrasons.

Un physiothérapeute anglais est venu nous présenter ses nouveaux appareils et il nous a expliqué les bienfaits de l’électrothérapie sur le patient.